mercredi 19 novembre 2014

Pérou 2014 - 24 septembre - descendre un volcan en vélo ou en volant

L'avantage d'écrire par plaisir c'est qu'il n'y a pas de deadline à tenir, voici donc la suite de "hier". ;)

Ce mercredi est notre dernier à Arequipa et pour fêter ça on a décidé de faire un truc safe, histoire d'être sûr de ne pas compromettre la suite des vacances avec un accident idiot : on va descendre un des plus grands volcans du monde (actif en +) à vélo. On voulait chasser le grand requin blanc avec un masque et un tuba mais y en avait pas à dispo donc on s'est rabattu là dessus.

Notre adversaire s'appelle... El Chachani ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Chachani

On a rendez vous devant notre hotel à 8h du matin. Le guide ne donnant pas de signe de vie, même en prenant en compte les 30 minutes standards de retard sud américains, je cours à l'agence de tourisme, à 5 minutes de là, pour voir ce qu'il en est. Ils me confirment que le guide passera bien à 8h nous chercher. Euh oui mais regardez... C'est aujourd'hui, et il est 8h45. Oups. Long moment de flottement surréaliste où chacun cherche à comprendre qui est le guide, pour faire quoi, où il est, comment l'appeler... Ils finissent par réussir à le joindre : il arrive. Pendant ce temps là, comme à peu près tous les jours au Pérou, il y a un défilé militaire qui paralyse la ville et crée des bouchons monstres. Le gars est coincé dedans.

Quand le guide arrive à l'hotel, il doit encore prendre 1 dernier gars (on sera 4 + le guide). Le gars habite dans la rue parallèle à la notre, et la ville et toute petite, mais il nous faudra pas loin d'une heure dans les bouchons pour le prendre. OK...

Ensuite on part chez le guide, qui n'a pas pris les vélos avec lui. ... ... ... Le temps de charger son 4*4 et on se met en route : il est déjà méchamment tard, mais c'est l'Amérique du Sud, je suis habitué. Tranquille.

Le guide roule grosso modo comme Mad Max pour nous amener à 4900 mètres d'altitude sur El Misti. Il se galère longuement à préparer les vélos, perso j'abrège ses souffrances et je décide que rouler sans frein avant, ça ira très bien. Pas besoin de ça pour descendre un volcan : freiner c'est tricher.

Heureusement que Fif est un VTTiste confirmé pour me filer les quelques tuyaux de pilotage qui vont bien, et c'est l'éclate sur toute la descente. Creux, bosses, poussières, gros cailloux bien pointus, sous un gros soleil, c'est la fête !

Et c'est aussi la fête de nos 2 comparses, le fabuleux Canadien et le Péruvien Volant. Le canadien était un suicidaire que j'ai vu se ramasser vigoureusement sur les cailloux, en ligne droite ("mon vélo est pourri"), puis faire un tout droit dans un mur / buisson. Sous le regard meurtrier du guide, qui goûtait peu le triste traitement réservé à ses bécanes.

Le péruvien aura été encore plus spectaculaire. Après avoir voulu commencer la descente avec sa sacoche (qu'il a vite rangé dans la voiture qui nous suivait), il a pris confiance, pris de la vitesse, et nous a montré ce que c'était que de faire un triple salto retourné avec lourde retombée sous le vélo, et sur sa caméra. Après ça, il a roulé étonamment lentement, la peur au ventre et dans le regard.

J'aurais le droit à 20 minutes d'interruption de descente lors d'une crevaison (forcément...), pour laquelle le guide n'avait pas de chambre à air de rechange. Après une réparation lamentablement échouée, il m'installera une chambre à air tordue et qui se dégonfle, mais ça ira.

Une fois fini le volcan on s'est terminé sur le macadam, avec comme consigne "attention il y a des chiens errants agressifs le long de la route, si vous en croisez, foncez sans ralentir". Du coup pour ramasser les vélos, le guide s'est arrêté au milieu d'un troupeau de chiens. Bah ouais. Tranquille.

Au retour à Arequipa, c'est le classique : on se fait entuber à devoir payer une douche alors que l'hotel nous l'avez promis gratos, puis repas, milkshake en terrasse avec un wifi qui marche 5 secondes toutes les 10 minutes, rien de neuf.

En fin de soirée on part à la gare routière - le terminal terrestre - pour embarquer vers Puno. Le trajet en bus est IGNOBLE. La clim va à fond, je suis gelé, et les sièges sont adaptés au physique moyen péruvien : pas très grand, et encore moins large que moi (le comble...). J'ai l'impression de passer 6h dans un siège bébé placé dans un réfrigérateur.

J'arriverais à Puno en miettes et sans avoir dormi, mais on verra demain que ce n'était pas bien grave. :)

Les images maintenant !!
Énergie 3000, la barre des VRAIS BONHOMMES

Fif lors de la longue attente du guide, de bon matin (on note la taille minipouce classique des entrées)

Un défilé militaire ! J'en avais pas vu depuis au moins... hier.

Une vraie tenue de cycliste : maillot de course à pieds, jean, chaussure de rando.

Vue sur El Misti

En armure, protèges genoux, coudes, casque, gant, presque un pro, le niveau en moins (j'ai qd même facilement fumé le canadien et le péruvien et sans jamais me ramasser...)


Le guide, en train de finir sa "réparation"

Juste avant qu'on explose les 2 vélos violemment sur nos genoux, catch style

El Misti, vu depuis la fin de la descente

À ce moment là j'allait à peu près à 431km/h.

T'as raison gros, fallait surtout pas préparer les vélos avant la sortie

Je suis un bonhomme.

4900 mètres

Arequipa, c'est par là bas



Un touriste français se cache sur cette photo

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